A cheval sur l’Areuse, qui serpente le cœur du village, Travers abrite aujourd’hui plus de 1200 habitants. Sa croissance démographique est légère mais régulière. L’activité industrielle y est réduite et les domaines agricoles reprennent leurs droits. Eloignez-vous de la route principale qui traverse le village et évadez-vous sur les hauteurs, derrière le Château, là où les fermes sont solides et historiques ; flânez le long de le rivière qui se cache du regard des automobilistes, en contrebas.
Village moderne aux racines solides, des fêtes parfois centenaires continuent à s’y dérouler ; la Fête des moissons ou de la Jeunesse, les réputées et animées Foires de Travers, les soirées de la Gym ou les concerts de la fanfare.
Un peu en-dehors de l’animation villageoise, le site industriel de la Presta s’est mué en un espace touristique depuis que les mineurs ne sillonnent plus ses cent kilomètres de galeries souterraines. C’était en 1986. Aujourd’hui, les touristes leur ont succédé. Ils plongent à leur tour dans les entrailles de la terre à la découverte des anciennes mines d’asphalte de Travers qui exportèrent leur minerai précieux dans le monde entier.
Dans le domaine des sports et des loisirs, le golf de Travers est désormais ouvert et propose aux amateurs son practice ainsi qu'un espace d'approche et un green d'entraînement. Dans un écrin de verdure sauvage et authentique, il fait le bonheur des néophytes qui peuvent essayer, à un tarif plus qu’abordable, un sport souvent jugé inaccessible.
Le village de Travers doit son nom amusant à la vallée « de travers » qui l’enceint, « vallis transversa », mentionnée pour la première fois au 11e siècle. Propriété des comtes de Neuchâtel dès le 13e siècle, les localités de Travers, Noiraigue et Rosières sont érigées en seigneurie en 1413 par Conrad de Fribourg.
En 1848, le régime en place est renversé dans le pays de Neuchâtel et deux ans plus tard, la municipalité d’inspiration républicaine de Travers est la première du canton.
En 1711, un vaste gisement d’asphalte est découvert et exploité à la Presta. La petite industrie agricole en place voit alors l’émergence de l’industrialisation et le développement de manufactures horlogères, ici comme partout ailleurs dans la région. En 1860, le train Neuchâtel-Pontarlier s’arrête pour la première fois en gare de Travers et lui assure un nouveau rayonnement régional. La démographie du petit village sursaute, atteignant plus de 2000 habitants. En 1865, 101 maisons disparaissent dans les flammes d’un gigantesque incendie. Le village est reconstruit.
Dans les années 70, Travers perd progressivement sa vocation industrielle pour (re)devenir un village résidentiel, au creux de ses champs dominés de fermes isolées.