Au pied du symbolique Chapeau de Napoléon, Saint-Sulpice comprend deux parties distinctes. Le village à proprement parler, qui s’étire au fil de l’Areuse et de la route communale, ainsi que le lieu dit « la Doux », étroit, qui suit le cours d’eau jusqu’à sa source.
C’est un village tranquille, proche des commodités de la petite ville de Fleurier qui dispose de ses propres restaurants et d’un accès privilégié au Restaurant du Chapeau de Napoléon, en faisant une étape courue et obligatoire des touristes de la région.
Clin d’oeil : au passage, jetez un œil aux nains de jardin que M. Chédel conçoit dans son atelier, exposés au bord de la route et enfermés derrière leur grillage pour dissuader les voleurs, qui ont déjà sévi !
Et si l’envie de titiller la truite vous prend, passez à l’Hôtel du Moulin (032 861 26 98). Sur le Pont-des-Iles, ça marche à tous les coups.
« Il y a une autre vallée appelée Sainct Seulpy du nom du patron du lieu, fermée de tous costés de hautes montagnes (...) ». Il s’agit là de la première mention du nom de Saint-Sulpice, autrefois juste une vallée reculée et difficilement accessible. Elle doit son nom à Sanctus Surspicius, évêque de Bourges au 4e siècle.
Cette petite vallée en cul-de-sac, coupée du monde, devient le terreau fertile à de folles légendes dont la plus célèbre demeure sans aucun doute « la Vouivre », du latin « vipra », vipère ; mi-serpent, mi-dragon.
Le manuscrit de Gallandre, rédigé en 1687, raconte l’histoire. Le monstre choisit de se poster sur le grand chemin de la Vallée de Sainct-Sulpy là où le parcours est le plus fréquenté. Il cause « plusieurs années de grands maux et dommages, tant aux personnes qu’aux bestes » et la nouvelle se répand aussitôt ; plus personne n’ose emprunter le sentier et même les habitants du village refusent d’y faire paître leur bétail. Tout trafic et tout commerce cesse sur cet axe de communication.
Un homme natif de là, Seulpy Reymon, décide d’attaquer le dragon. Il le surprend et le tue à grands coups de pierre, avant de brûler son corps sur place. Mais le pauvre héros tombe gravement malade quelques jours plus tard et meurt « accause de la puanteur et poison que portait cette monstrueuse beste ».
En tous les cas, la Vouivre n’est plus dans les bois de Saint-Sulpice mais elle hante désormais les armoiries du village.
En 1484, environ quarante personnes vivent à Saint-Sulpice, qui ressemble davantage à un hameau qu’à un réel village. Il possède cependant déjà sa propre chapelle, citée dès 1218 dans la chronique des évêques de Lausanne. Elle n’était alors qu’une annexe du monastère de Môtiers.