A l’extrême sud du canton de Neuchâtel, là où la Suisse s’arrête, la Côte-aux-Fées s’est développée au creux d’un large haut-plateau. Comme il y a 200 ans, le village vit principalement de l’agriculture et de l’horlogerie.
Petite communauté paisible, le dernier recensement effectué fin décembre 2005 comptabilise 485 habitants, répartis sur un territoire de 13km2, essentiellement composé de terrains agricoles et de forêts (96%).
La Côte-aux-Fées s’étire à flancs de Jura, presque déjà à la montagne ; 1053 m. d’altitude au centre du village, jusqu’à 1340 m. d’altitude à la basse du Chasseron, aux Roches Blanches.
La faune qui s’y ébat est tout à fait exceptionnelle et facilement observable : renards, biches, rapaces, lièvres, blaireaux, hermines, écureuils, fouines, hérissons et sangliers. Les bouquetins, encore nombreux il y a une dizaine d’années, se font de plus en plus rares.
Jusqu’au 14e siècle, cette région du Haut Jura est inhabitée car isolée et difficilement accessible. Les premiers résidents sont des familles d’agriculteurs qui se dispersent dans des hameaux qui portent leur nom, Leuba, Jeannet ou Bourquin.
La première mention officielle de « La Côte-aux-Fées » remonte à 1337 lorsque le comte Thiebaut encourage tous ceux qui souhaiteraient y vivre et rendre le lieu profitable, en leur accordant permissions et privilèges.
En 1492, La Côte-aux-Fées est rattachée à la Mairie des Verrières mais obtient bientôt ses propres délimitations territoriales, en 1551.
Le 18e siècle apporte la prospérité au village ; l’horlogerie qui émerge s’implante d’abord dans les fermes isolées, puis dans de véritables ateliers de production d’où les montres sortent toujours plus nombreuses, précises et luxueuses (voir le chapitre consacré à Piaget). La Côte-aux-Fées devient une commune riche et n’a de cesse de demander son indépendance. Le 27 novembre 1826, le Conseil d’Etat la lui accorde, 160 ans après sa première demande. La Côte-aux-Fées devient alors une commune à part entière.
En 1831, un vent de Révolution souffle sur toute l’Europe, jusque sur les crêtes de la Côte-aux-Fées. Alors que le roi Louis-Philippe n’a toujours pas abdiqué en France, une première tentative de révolution est amorcée dans la principauté de Neuchâtel. Elle part précisément de la Côte-aux-Fées mais n’aboutira pas. La troisième tentative sera finalement la bonne, élaborée au Locle et à La Chaux-de-Fonds ; la République du canton de Neuchâtel se verra proclamée en le 1er mars 1848.
Cependant, une question demeure pour les historiens… d’où vient donc le curieux surnom des habitants de la Côte-aux-Fées, les « Niquelets » ? Plusieurs théories s’affrontent : pour certains, il s’inspirerait du prénom « Nicolas » ; pour d’autres il se rapprocherait plutôt des « miquelet », les bandits espagnols qui sévirent quelques années dans la région ; pour les derniers enfin, il viendrait du mot « nique », ancienne monnaie de valeur.